
Cette actualité mérite quelques petites explications :
- La procédure d’alerte par les commissaires aux comptes :
Cette procédure a été créée par la loi du 1er mars 1984, qui a élargi le domaine de compétence du commissaire aux comptes. Selon l’article L.234-1 C.Com. Le commissaire doit déclencher l’alerte s’il relève à l’occasion de l’exercice de sa mission tout fait de nature à compromettre la continuité de l’exploitation qu’il contrôle. La continuité de l’exploitation est un concept d’origine britannique : going concern (= entreprise qui va). Le commissaire aux comptes n’a pas l’obligation de rechercher de façon systématique les faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation. Il s’agit des faits qu’il a constatés dans l’exercice de sa mission, à l’occasion des diligences normales. Ici, la procédure d’alerte avait été engagée par les commissaires aux comptes d’Eurotunnel, suite à l’incapacité de la société de présenter ses comptes annuels.
- Le mandat ad hoc :
Il s’agit d’une pratique judiciaire qui vient d’être réglementée par la loi de sauvegarde du 26 juillet 2005. L’initiative du mandat ad hoc appartient au seul débiteur. Le mandataire n’est pas nommé comme un administrateur provisoire. Sa mission essentielle est de rapprocher les points de vue des parties, mais il n’a pas nécessairement pour mission de mettre au point un accord. Si tout se passe bien, le mandataire consiste à préparer l’accord, et ensuite à le signer.
Crédit photo : © Communauté européenne (2006)